Les disciplines polarisantes ont le vent en poupe

  • 5 août 2022

  • Thomas Ditzler/Alexandra Herzog

  • Jakob Hefti/Thomas Ditzler/Archives FSG

  • Publié dans GYMlive 3/2022

Autrefois souvent ridiculisées, les tests de branche et le Fit+Fun sont devenus des disciplines par excellence des fêtes de gymnastique au cours de la dernière décennie. Lors des onze fêtes de gymnastique qui ont eu lieu cet été, 12649 gymnastes se sont alignées aux seuls tests de branches. Il est impossible d’imaginer des fêtes de gymnastique sans eux.

– Publicité –

Aucune fête de gymnastique peut s’en passer. Quand on pratique la gymnastique dans une société on entre tôt ou tard une fois en contact avec les tests de branche. Qu’il s’agisse d’allround, de balle à la corbeille, de volleyball ou d’unihockey, ces disciplines polarisent et sont devenues incontournables dans le programme de la fête de la gymnastique. Lors de la dernière Fête fédérale 2019 à Aarau, au total 13722 gymnastes ont pratiqué cette discipline. « Depuis 2008, le nombre de participants a surtout fortement augmenté à l’allround », confirme Tiziana Hämmerli, cheffe de la division tests de branche.

Maître de tous les chiffres

Daniel Tuchschmid

En fait, comment sont établis les notes du test de branche et les barèmes pour les huit exercices du test de branche, les six exercices de Fit+Fun et les trois exercices du parcours jeunesse ?

Daniel Tuchschmid est le maître de tous les chiffres et notes. Le chef remplaçant du concours Fit+Fun à la FFG 2019 et actuel chef adjoint du secteur Fit+Fun à la FSG conçoit depuis près de 18 ans les barèmes et évaluations de tous les tests de branche, du Fit+Fun et des tâches du parcours Jeunesse. « Dès qu’un exercice est défini, il s’agit de trouver des bonnes sociétés qui effectuent des tests », explique le responsable de Gossau âgé de 45 ans. À l’aide de ces résultats il faut évaluer quelles sont les valeurs optimales et quels nombres de points sont possibles. Quand ces valeurs sont définies, la formule du test de branche est établie. « La plus grande difficulté est d'établir un tableau pour un nouvel exercice, car il manque encore des valeurs de référence », déclare Tuchschmid. Il doit alors établir une échelle de notes à partir de zéro. Le calendrier se déroule ensuite de la manière suivante : après le premier été de fêtes de gymnastique comprenant un nouvel exercice, les résultats sont analysés et adaptés en fonction.

Au cours des saisons suivantes, les résultats sont surveillés et à la rigueur encore une fois adaptés. « Le but est de ne plus devoir changer les barèmes des exercices deux, trois ans avant la FFG », explique Tuchschmid. En règle générale, il faut compter environ six mois avant qu'un nouveau barème ne soit définitif. Pour son travail, il dépend fortement des expériences et des échanges avec les responsables de secteur et les responsables cantonaux. Ils fournissent des indications importantes pour l’établissement des nouveaux barèmes.

Il nécessaire de s’entraîner

Dans le déroulement de leurs exercices, les tests de branche exigent différentes aptitudes des gymnastes. Coordination, condition, différenciation, rythme et orientation sont déterminants pour obtenir un nombre de points élevé. Malgré la diversité et la forte participation, les tests de branche luttent toujours pour être acceptés dans la famille de la gymnastique. « Avant on disait souvent que pour obtenir une bonne note, il suffisait de faire des tests de branche », se rappelle Daniel Tuchschmid. L’époque où les tests de branche et Fit+Fun pouvaient être joués pour le plaisir et sans beaucoup d'entraînement est révolue depuis longtemps, déclare le responsable de tous les barèmes des tests de branche, du Fit+Fun et du parcours Jeunesse et chef remplaçant du secteur Fit+Fun : « Une bonne note exige aujourd’hui un grand investissement. Ce n’est plus possible sans de nombreuses heures d’entraînement. Les tests de branche sont devenus plus agiles et plus rapides. »

Avant on disait souvent que pour obtenir une bonne note, il suffisait de participer aux tests de branche.
Daniel Tuchschmid responsable des barèmes des tests de branche, du Fit+Fun et du parcours Jeunesse

Alternative appréciée

Avec les tests de branche, on cherche aussi à créer une bonne alternative aux disciplines gymniques éprouvées, explique Tuchschmid. Même son de cloche du côté d'Elias Fürst, gymnaste fédéral de la TV Gunzgen et porte-parole des sociétés participant aux tests de branche. « Dans notre société nous n’avons ni gymnastes aux agrès ni gymnastes artistiques. Les tests de branche sont la manière la plus courante de participer au concours de société lors d’une fête de gymnastique », explique-t-il.

Les débuts de cette discipline de fête remontent aux années 1970. À l’époque les hommes se moquaient des tests de branche pratiqués en compétition uniquement par les femmes. Cela a duré jusqu’en 2002, lorsque les tests de branche allround, balle à la corbeille et volleyball ont aussi été proposés aux hommes lors d’une fête fédérale. Chez les femmes, le test de branche allround a fêté sa première à la FFG en 1991 à Lucerne. Depuis 2015 le test de branche unihockey est la discipline la plus récente dans l’offre de la fête de gymnastique.

Un coup d'œil aux archives

Pour différentes classes d’âge

Le Fit+Fun est aussi un classique de la gymnastique. Il a été développé à l’époque sur la base des tests de branche et s’adresse aux générations plus âgées de la gymnastique. Il a succédé à « FitPlaFrau », auquel les femmes participaient dans les années 80. « Il nous tenait à cœur de concevoir une discipline qui puisse être pratiquée dans différentes classes d’âge », explique Rosmarie Mancini en passant en revue l’histoire de la création du Fit+Fun. En tant qu’ancienne responsable du test de branche allround et monitrice du groupe spécialisé Fit+Fun, Mancini a été une femme de la première heure en ce qui concerne les tests de branche et le Fit+Fun.

Lors de l'élaboration des tests de branche, l'accent a été mis sur l'utilisation de matériel déjà disponible dans une salle de gymnastique. « De plus nous voulions, dans la mesure du possible, organiser les différentes tâches sur les mêmes terrains de jeu afin de limiter le temps et l'espace nécessaires », continue Mancini. Un point positif également abordé par Fürst, le gymnaste fédéral de Gunzgen : « Pour effectuer des tests de branche, il faut peu de préparation pour les entraînements. C’est un gros avantage. »

En vue de la FFG 2013 à Bienne, Fit+Fun a été adapté aux tests de branche avec six nouvelles tâches. « À l’époque tout le monde a donné des idées. On a testé, joué et optimisé », raconte Rosmarie Mancini. Alors que certaines tâches étaient réalisées "à sec" sur un plateau de jeu, d'autres exercices devaient être réalisés dans une salle de gymnastique pour pouvoir noter correctement les déroulements.

Fit+Fun a passé du stade de bébé à adulte.
Hildegard Berlincourt cheffe du secteur Fit+Fun

Sociétés comme cobayes

Aujourd’hui encore le secteur tests de branche crée les nouvelles tâches. Généralement celles-ci sont adaptées au cycle FFG, tous les six ans. Durant la phase de développement, les nouveaux exercices sont testés et effectués par des sociétés. « Cette phase est importante parce que les inventeurs sont souvent très habiles avec une balle. Ces conditions n’existent toutefois pas dans toutes les sociétés », déclare Mancini. Une fois les tâches définies et approuvées, elles sont enseignées aux sociétés par les formateurs/trices cantonaux.

Comme les tests de branche, le Fit+Fun a également enregistré une augmentation intéressante ces dix dernières années. « Fit+Fun s’est développé a passé du stade de bébé à adulte », déclare Hildegard Berlincourt, cheffe du secteur Fit+Fun. Au début les sociétés jouaient la plupart du temps au Fit+Fun en marge de leurs activités. « Aujourd’hui Fit+Fun est une discipline de concours de société à part entière », se réjouit Berlincourt.

Aussi bien les tests de branche que le Fit+Fun sont principalement pratiqués par des sociétés de gymnastique en Suisse allemande. Cela doit toutefois changer en vue de la Fête fédérale de gymnastique 2025 à Lausanne. Comme annoncé à la conférence Sport de la fédération suisse de gymnastique au printemps, il est vivement souhaité que ces disciplines s’implantent et soient davantage soutenues en Suisse romande. Un projet pilote sera lancé avec l’URG (Union Romande de Gymnastique) à ce sujet. La tendance à la hausse de ce classique de la fête de gymnastique doit ainsi se poursuivre pendant de nombreuses années.

Partenaire platine

Partenaire or

Partenaire argent

Partenaire bronze

fermer