Lorsque Manuela Schär a annoncé à ses proches qu'elle allait prendre ses fonctions début mai à la Fédération suisse de gymnastique (FSG), tous ont eu la même réaction : C'est bien dans cette belle villa historique de la Bahnhofstrasse, n'est-ce pas ? Mais elle n'est pas accessible en fauteuil roulant. En effet, l'ancienne villa Zurlinden, siège de la FSG à Aarau, est loin d'être accessible aux personnes à mobilité réduite. « Mon bureau se trouve donc au sous-sol où se trouvent également les bureaux du directeur, de l'éthique et du droit, des finances et des RH et de la division informatique », explique Manuela Schär avant d'ajouter : « Celui-ci est facilement accessible par une rampe en béton ». Elle est paraplégique depuis l'âge de 9 ans, suite à un accident sur une aire de jeux, et se déplace en fauteuil roulant.
« En tant que personne directement concernée, je trouve formidable de pouvoir mettre en place un centre de compétences pour l'inclusion au sein de la FSG. Je peux travailler sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur », déclare Manuela Schär. Il est toutefois important pour elle que l'inclusion ne se limite pas aux personnes en fauteuil roulant. « Garder une vue d'ensemble de tous les types de handicaps représente pour moi un défi de taille, mais c'est aussi un domaine d'activité passionnant dans lequel je souhaite faire bouger les choses, d'autant plus qu'il reste encore beaucoup à faire en Suisse ».
Mise en place d'un centre de compétences pour l'inclusion
La mise en place du centre de compétences pour l'inclusion consiste avant tout à lancer des projets concrets et à en assurer le suivi, comme le site Internet accessible à tous ou la communication. Un autre objectif est de soutenir les sociétés concernées dans la mise en œuvre de l'accessibilité et, enfin, de créer un réseau entre les différentes fédérations sportives afin de relever ensemble des défis similaires.
Des échanges intenses et une oreille attentive
« Cela nécessite certainement un échange intense entre Swiss Olympic, les différentes organisations de sport-handicap, mais aussi une oreille attentive aux préoccupations des sociétés. », explique Manuela Schär. « Les ateliers et les formations doivent servir de base pour promouvoir l'inclusion sous toutes ses facettes et dans tous les domaines, la rendre visible et, enfin, grâce aux retours d'expérience, évaluer ce qui a réellement fonctionné et ce qui doit encore être amélioré ».
Une visibilité essentielle
Pour Manuela Schär, il est essentiel que les handicaps soient encore plus visibles et donc mieux pris en compte. « Le monde est toujours conçu pour les personnes sans handicap. Depuis que je suis en fauteuil roulant, je dois toujours faire un effort supplémentaire pour vérifier si ce que je souhaite faire est possible pour moi ». Actuellement, beaucoup de choses bougent en matière d'inclusion et le sujet est relativement bien visible, mais des efforts supplémentaires sont encore nécessaires. « Il ne suffit pas de construire un bâtiment accessible aux personnes à mobilité réduite. L'inclusion va bien au-delà. Il s'agit également de ne pas considérer un handicap comme une faiblesse, mais plutôt comme une force et de voir le côté positif ».
Les personnes en situation de handicap sont avant tout des êtres humains.
Les personnes en situation de handicap souhaitent avant tout être considérées comme des personnes à part entière. « C'est très agréable entre sportifs. Les gens sont simples et vont les uns vers les autres. J'apprécie cela », explique la sportive de haut niveau et athlète en fauteuil roulant. « J'ai également perçu cette simplicité lors de mes débuts à la FSG », explique-elle lors de la pause matinale, par une température quelque peu fraîche à l'extérieur du secrétariat, en espérant que l'accès à la salle de pause lui sera bientôt aussi facile que les relations entre collègues.