Promouvoir un sport loyal et sain au sein de sa société

Christine Vögeli, qu'est-ce qui a motivé votre société à mettre en place une telle fonction ?

Le président actuel de notre société a toujours été très sensibilisé et ouvert aux sujets qui pourraient concerner notre société à l'avenir. Il s'est intéressé à l'éthique dans le sport dès 2017, lorsque les premières campagnes sur le sujet ont été publiées. Le thème de l'extrait spécial du casier judiciaire était alors d'actualité. Il s'est emparé du sujet et a proposé au comité de la société de mettre en place une telle fonction. Comme je travaille comme assistante sociale et que je suis donc souvent confrontée aux questions d'éthique et de prévention dans mon quotidien professionnel, j'ai accepté cette fonction avec plaisir. En outre, je pense qu'il est important de se pencher sur ce sujet dans le sport de masse également.
 

En quoi consistent vos tâches exactement ?

Il s'agit en premier lieu de sensibiliser les membres de la société et leur entourage aux différents thèmes liés au domaine de l'éthique dans le sport, en transmettant des connaissances et des informations sur les développements actuels. Je le fais de manière ciblée une fois par an lors de notre assemblée. J'encourage également l'échange d'expériences entre les moniteurs. Ils discutent par exemple des situations dans lesquelles ils n'étaient pas sûrs de la façon de procéder. Ils peuvent ainsi s'enrichir mutuellement et réfléchir. Je suis également la personne de contact pour tous les membres de la société et leurs proches pour les questions relatives à l'éthique dans le sport.
 

Pourquoi est-il important et précieux d'avoir une personne responsable de la prévention au sein de sa société ?

Comme cette fonction me permet de partager des connaissances et de transmettre des informations aux membres de la société, ils sont sensibilisés à ces questions. Cela signifie qu'ils développent une conscience de ce qu'est un sport loyal, respectueux, mais aussi sain et fructueux. Ils contribuent ainsi à ce que le sport soit vécu selon ces valeurs au sein de la société. Ce travail de sensibilisation constitue déjà la prévention proprement dite, afin d'empêcher l'apparition de dépassements et de violations des limites.
 

Quelles sont les qualités requises pour occuper un tel poste ?

Aucune connaissance préalable spécifique n'est requise. L'important est que la personne fasse preuve d'ouverture et de curiosité à l'égard de la thématique de l'éthique dans le sport. La personne doit être prête à acquérir de nouvelles connaissances et à les transmettre ensuite.

N'est-ce pas une énorme responsabilité qui pèse sur cette personne ?

Non, nous sommes les ambassadeurs de ces questions. Nous ne devons pas acquérir les connaissances par nous-mêmes, elles nous sont transmises lors de formations et par le biais d'informations fournies par la Fédération suisse de gymnastique et par des experts dans le domaine. Notre tâche consiste ensuite à les transmettre aux membres de la société. Nous nous distinguons clairement de toute centrale d'annonce. Nous n'avons pas la responsabilité de juger s'il y a ou non un manquement à l'éthique. Il serait faux d'avoir peur de cette fonction, car il s'agit vraiment uniquement de transmettre des connaissances et de faire un travail de sensibilisation. Nous n'assumons pas les tâches qui incombent à une centrale de signalement comme SSI.
 

Qui peut exercer cette fonction ?

Il est important que la fonction de responsable de la prévention soit clairement définie et rattachée à une personne - en quelque sorte le gardien de cette thématique. La fonction ne doit pas être attribuée à quelqu'un qui occupe déjà un poste exigeant, comme la présidence. Dans chaque société, la fonction de responsable de la prévention peut être occupée de différentes manières - un membre passif peut également entrer en ligne de compte. La seule condition est que la personne responsable doit présenter un extrait spécial du casier judiciaire lors de son entrée en fonction.
 

Quelle charge de travail représente cette fonction ?

La charge de travail liée à cette fonction est raisonnable. Toute personne nouvellement nommée suit d'abord une formation en ligne unique organisée par la FSG. Une fois par an, un échange d'expériences est organisé avec tous les responsables de la prévention. Lors de l'assemblée annuelle de la société, la personne informe sur la situation actuelle au sein de la société, mais aussi sur les développements au niveau national. Et bien évidemment, la personne en charge de la prévention se tient à la disposition des membres de la société et de leur entourage en cas de besoin.
 

Quelle valeur ajoutée une société peut-elle tirer de la création de cette fonction ?

Pour la société, cette fonction constitue une grande valeur ajoutée, car les thèmes liés à la prévention et à l'éthique sont systématiquement abordés et toujours présents. Les craintes et les tabous liés à l'éthique sont ainsi progressivement levés. Grâce à la personne responsable de la prévention, les moniteurs de la société gagnent en assurance dans leurs tâches habituelles au sein de la société. En effet, ces derniers sont souvent confrontés à des situations qui se situent dans la zone grise, où il est parfois difficile de savoir ce qui est correct et ce qui ne l'est pas. La personne les aide en leur prodiguant des conseils sur la manière d'aborder les sujets délicats ou sur la nécessité de s'adresser à une institution professionnelle. Les échanges au sein de la société permettent à chacun de prendre davantage conscience de ses valeurs. L'objectif est de partager des valeurs communes.

La personne responsable de la prévention peut par ailleurs elle-même acquérir des connaissances spécifiques. Elle apprend également comment transmettre ce savoir-faire. De plus, les formations permettent de sensibiliser aux situations à risque et aux situations limites, ainsi qu'à la manière de les gérer.