Il faudra toutefois attendre jusqu’à la mi-février. La Fédération internationale de gymnastique (FIG) se réunira alors en séance et attend la lettre de renoncement de la fédération britannique. L’espoir est encore permis! Le fait que la BBC ait annoncé que la Grande-Bretagne ne participerait pas aux Jeux olympiques est bon signe.
Aujourd’hui, les Suissesses ont bien réussi leur exercice avec deux rubans et trois cerceaux. Leur entraîneur en chef, Heike Netzschwitz, ne tarit pas d'éloges: «Après le choc d’hier, elles se sont super bien battues, c’est génial, comme elles se sont motivées.» Mais elles ont aussi été sévèrement taxées par le jury, puisqu'elles n’ont obtenu que la cinquième meilleure note, 25,050. Les gymnastes sont déçues, ne comprennent plus rien. «Ce n’est pas normal, nous ne savons ce qui nous a été déduit», déclarait Souheila Yacoub (Genève). La déception était telle que les filles n'ont pas pu retenir leurs larmes. Elles ont quitté la salle résignées. Ces derniers mois, elles s'étaient énormément investies, avaient renoncé à beaucoup de choses pour réaliser leur rêve olympique: 40 heures d’entraînement par semaine, chaque détail de leur exercice répété des centaines de fois. Et lorsque la France, sixième, a déposé un protêt, le cœur des fans suisses a une nouvelle fois cessé de battre. Si la France devance la Suisse, le rêve prendra définitivement fin. «Je ne veux même pas le savoir, je n’en peux plus», concédait Marine Périchon (Plan-les-Ouates). Le protêt a été accepté, mais la note heureusement augmentée de «seulement» 0,2 point. La Suisse a conservé son cinquième rang, avec 0,2 point de mieux que la France.
La nouvelle du retrait possible des Britanniques permet aux gymnastes, aux entraîneurs et aux nombreux et fidèles fans de continuer à espérer. Nathanya Köhn (Balgach): «Je n’ose pas encore y croire.» Les gymnastes semblent néanmoins soulagées. Elles n’envisagent pas d‘abandonner, promettent de continuer. Après un temps de digestion, elles ont repris le dessus: «Nous y croyons. Nous participerons aux Jeux olympiques.» Les Suissesses ont surtout été très sévèrement pénalisées pour leur erreur (perte d’engin) durant l’exercice avec les ballons. Le reste de l’exercice était parfait: virtuosité, originalité, difficultés, exécution étaient au rendez-vous. Selon Heike Netzschwitz, l’abandon de la Grande-Bretagne signifierait pour la Suisse que: «la justice l’emporterait».
Renate Ried/ cg



