Swiss Cup Zurich: tradition respectée, victoire de la Roumanie

Pour une fois, ce n’est pas Hambüchen qui était la star de la compétition. Le 3 novembre 2013 à Zurich, Larisa Iordache, actuellement la meilleure généraliste du monde après les Américaines et les Russes, lui a volé la vedette. En finale, la Roumaine a décroché la meilleure note absolue des femmes (poutre, 15,30) et totalisé 59,45 points pour ses quatre passages. Soit près d’un point de plus que Giulia Steingruber, deuxième meilleure concurrente du classement individuel. Un score que la championne d’Europe doit à sa discipline de prédilection, le saut (15,00 et 14,85). Mais ce troisième rang n’aurait pas été possible sans les performances de son partenaire Claudio Capelli. Une fois de plus, le Bernois a démontré ses qualités de «gymnaste d’ambiance» capable d’aller chercher le maximum: deux sauts pilés (Roche et Kasamatsu avec vrille), un résultat de pointe en finale aux barres parallèles (15,05) et la meilleure note au sol (14,95) des quatre gymnastes qui ont choisi cette discipline exigeante sur le plan de la condition physique.

Cette année, le meilleur gymnaste masculin du classement individuel n’a pas été Hambüchen, qui a présenté deux exercices de difficulté moins élevée qu'aux Mondiaux, mais l’Ukrainien Oleg Verniaiev (20), médaillé de bronze du général des Mondiaux 2013. Ce dernier n’a toutefois pas pu compter sur un soutien sans faille de sa partenaire Angelina Kysla (22). Les deux terminent «seulement» au quatrième rang.

Le niveau de la compétition était particulièrement élevé. Surtout si l’on considère que les Mondiaux remontent maintenant à quelques semaines et que les préparatifs pour l’an prochain ont déjà débuté. Même pour les équipes du milieu du classement, comme par exemple le Canada (5e), avec un excellent Kevin Lytwyn (22), ou le Britannique Reiss Beckford (21).

La deuxième équipe suisse, composée d’Ilaria Käslin (16) et Oliver Hegi (20), a eu du mal à dissimuler sa nervosité au premier tour. Grâce à d’excellentes performances au deuxième tour, elle est néanmoins parvenue à se qualifier pour la demi-finale. Ilaria Käslin peut par ailleurs être fière de sa prestation à la poutre (13,85). Un engin auquel elle est en mesure d’aller très loin d’ici deux ou trois ans.

La Chine et la France (9e et 10e) ont été disqualifiées après les deux premiers engins. Le Chinois a connu la malchance de voir ses deux sauts considérés comme relevant du même groupe, ce qui lui a valu une importante déduction. La belle performance de sa camarade Chenglong Zhang (17) aux barres asymétriques n’a rien pu y changer. Quant à la Française Manon Cormoreche, elle a obtenu le total le plus bas.

Comme toujours, le public a apprécié le format de cette compétition à la dimension de spectacle. En comparaison avec les concours de gymnastique «normaux», la Swiss Cup Zurich offre une belle diversité. Les dix différentes disciplines (6 pour les hommes, 4 pour les femmes) réparties sur trois heures (y compris la pause) sont mises en valeur par des effets de lumière et grâce aux reflets sur les grands écrans, commentés par des spécialistes, même les non-initiés y comprennent quelque chose. Ce qui explique la fascination de cette compétition et la bonne ambiance dans la halle. Ainsi que le fait que même un gymnaste rodé tel que Fabian Hambüchen, multiple médaillé sur tous les continents, vient toujours volontiers en Suisse – et pas seulement parce que ses bons classements sont récompensés par des prix en espèces non négligeables pour un étudiant!

Texte: Erwin Hänggi/ gab