En règle générale, les signalements pour manquement présumé aux dispositions des Statuts en matière d’éthique du sport suisse concernent les entraîneurs et les fonctionnaires. Or, il n’est pas rare que les relations entre responsables de société ou d’association et parents d’athlète soient conflictuelles, d’où la question de savoir si les parents ne sont pas eux aussi, par leur comportement, en contradiction avec les dispositions des Statuts en matière d’éthique du sport suisse.
Dans son article sur ce thème paru dans le bulletin sur l’éthique en décembre dernier, Daniel Mägerle, président de la CE FSG, précise que les responsables de société et d’association avaient en principe la possibilité, sous certaines conditions, de porter plainte contre un parent auprès de Swiss Sport Integrity. C’est en effet ce que laissent supposer les dispositions des Statuts en matière d’éthique, du moins pour les parents des détenteurs.trices d’une Swiss Olympic-Card. Un parent peut manquer à l’éthique notamment en violant l’intégrité physique (comportement dénigrant ou expression dénigrante envers un entraîneur, art. 2.1.2 para. 3), en adoptant un comportement antisportif (art. 2.3) ou en effectuant sciemment un signalement erroné, visiblement infondé ou abusif (art. 5.12 i.V.m. art. 5.3 para. 3).
Il existe également des situations lors desquelles les parents perdent leur sang-froid en cas de divergence d’opinion avec les entraîneurs et les fonctionnaires et les menacent de s’adresser à Swiss Sport Integrity. Il s’agit d’abus non seulement au niveau éthique mais qui nuit également à la « cause éthique » dans une mesure non négligeable.
Un signalement à SSI s’impose dès lors qu’un conflit s’aggrave. Dans le meilleur des cas, les responsables de société et d’association peuvent désamorcer un conflit de manière précoce ou faire en sort qu’il n’apparaisse tout simplement pas. La CE FSG recommande pour ce faire les mesures suivantes :
rédiger un code parental contenant les Statuts en matière d’éthique et signé par les parents ;
communiquer de manière claire et transparente avec les parents dans le but qu’entraîneurs et parents forment une seule et même équipe d’encadrement ;
informer suffisamment tôt la direction de la société de l’apparition de difficultés avec les parents ;
prise de contact à bas seuil et clarification des divergences d'opinion ;
s’adresser à la CE FSG ou au domaine éthique et droit afin d’obtenir de l’aide lors de situations complexes.
Si les parents sont en droit d’attendre que les dispositions des Statuts en matière d’éthique du sport suisse soient respectées, inversement on est en droit d’attendre d’eux qu’ils respectent les valeurs du sport suisse telles que définies dans les Statuts en matière d’éthique. D’innombrables entraîneurs et fonctionnaires impliqué.e.s travaillent semaine après semaine pour la relève de la gymnastique et permettent aux enfants et aux jeunes de pratiquer une occupation, d’avoir des perspectives sportives et d’engranger des expériences qui leur serviront toute leur vie. Or, cet engagement bénévole est parfois fortement entravé par des défis supplémentaires comme les conflits. Respect et estime mutuels sont nécessaires et importants afin d’instaurer un climat de confiance et un encadrement positif, avant tout pour les athlètes, et pour aider à désamorcer les situations conflictuelles.