Aucune fête de gymnastique peut s’en passer. Quand on pratique la gymnastique dans une société on entre tôt ou tard une fois en contact avec les tests de branche. Qu’il s’agisse d’allround, de balle à la corbeille, de volleyball ou d’unihockey, ces disciplines polarisent et sont devenues incontournables dans le programme de la fête de la gymnastique. Lors de la dernière Fête fédérale 2019 à Aarau, au total 13722 gymnastes ont pratiqué cette discipline. « Depuis 2008, le nombre de participants a surtout fortement augmenté à l’allround », confirme Tiziana Hämmerli, cheffe de la division tests de branche.
Dans le déroulement de leurs exercices, les tests de branche exigent différentes aptitudes des gymnastes. Coordination, condition, différenciation, rythme et orientation sont déterminants pour obtenir un nombre de points élevé. Malgré la diversité et la forte participation, les tests de branche luttent toujours pour être acceptés dans la famille de la gymnastique. « Avant on disait souvent que pour obtenir une bonne note, il suffisait de faire des tests de branche », se rappelle Daniel Tuchschmid. L’époque où les tests de branche et Fit+Fun pouvaient être joués pour le plaisir et sans beaucoup d'entraînement est révolue depuis longtemps, déclare le responsable de tous les barèmes des tests de branche, du Fit+Fun et du parcours Jeunesse et chef remplaçant du secteur Fit+Fun : « Une bonne note exige aujourd’hui un grand investissement. Ce n’est plus possible sans de nombreuses heures d’entraînement. Les tests de branche sont devenus plus agiles et plus rapides. »
Avant on disait souvent que pour obtenir une bonne note, il suffisait de participer aux tests de branche.
Avec les tests de branche, on cherche aussi à créer une bonne alternative aux disciplines gymniques éprouvées, explique Tuchschmid. Même son de cloche du côté d'Elias Fürst, gymnaste fédéral de la TV Gunzgen et porte-parole des sociétés participant aux tests de branche. « Dans notre société nous n’avons ni gymnastes aux agrès ni gymnastes artistiques. Les tests de branche sont la manière la plus courante de participer au concours de société lors d’une fête de gymnastique », explique-t-il.
Les débuts de cette discipline de fête remontent aux années 1970. À l’époque les hommes se moquaient des tests de branche pratiqués en compétition uniquement par les femmes. Cela a duré jusqu’en 2002, lorsque les tests de branche allround, balle à la corbeille et volleyball ont aussi été proposés aux hommes lors d’une fête fédérale. Chez les femmes, le test de branche allround a fêté sa première à la FFG en 1991 à Lucerne. Depuis 2015 le test de branche unihockey est la discipline la plus récente dans l’offre de la fête de gymnastique.
Le Fit+Fun est aussi un classique de la gymnastique. Il a été développé à l’époque sur la base des tests de branche et s’adresse aux générations plus âgées de la gymnastique. Il a succédé à « FitPlaFrau », auquel les femmes participaient dans les années 80. « Il nous tenait à cœur de concevoir une discipline qui puisse être pratiquée dans différentes classes d’âge », explique Rosmarie Mancini en passant en revue l’histoire de la création du Fit+Fun. En tant qu’ancienne responsable du test de branche allround et monitrice du groupe spécialisé Fit+Fun, Mancini a été une femme de la première heure en ce qui concerne les tests de branche et le Fit+Fun.
Lors de l'élaboration des tests de branche, l'accent a été mis sur l'utilisation de matériel déjà disponible dans une salle de gymnastique. « De plus nous voulions, dans la mesure du possible, organiser les différentes tâches sur les mêmes terrains de jeu afin de limiter le temps et l'espace nécessaires », continue Mancini. Un point positif également abordé par Fürst, le gymnaste fédéral de Gunzgen : « Pour effectuer des tests de branche, il faut peu de préparation pour les entraînements. C’est un gros avantage. »
En vue de la FFG 2013 à Bienne, Fit+Fun a été adapté aux tests de branche avec six nouvelles tâches. « À l’époque tout le monde a donné des idées. On a testé, joué et optimisé », raconte Rosmarie Mancini. Alors que certaines tâches étaient réalisées "à sec" sur un plateau de jeu, d'autres exercices devaient être réalisés dans une salle de gymnastique pour pouvoir noter correctement les déroulements.
Fit+Fun a passé du stade de bébé à adulte.
Aujourd’hui encore le secteur tests de branche crée les nouvelles tâches. Généralement celles-ci sont adaptées au cycle FFG, tous les six ans. Durant la phase de développement, les nouveaux exercices sont testés et effectués par des sociétés. « Cette phase est importante parce que les inventeurs sont souvent très habiles avec une balle. Ces conditions n’existent toutefois pas dans toutes les sociétés », déclare Mancini. Une fois les tâches définies et approuvées, elles sont enseignées aux sociétés par les formateurs/trices cantonaux.
Comme les tests de branche, le Fit+Fun a également enregistré une augmentation intéressante ces dix dernières années. « Fit+Fun s’est développé a passé du stade de bébé à adulte », déclare Hildegard Berlincourt, cheffe du secteur Fit+Fun. Au début les sociétés jouaient la plupart du temps au Fit+Fun en marge de leurs activités. « Aujourd’hui Fit+Fun est une discipline de concours de société à part entière », se réjouit Berlincourt.
Aussi bien les tests de branche que le Fit+Fun sont principalement pratiqués par des sociétés de gymnastique en Suisse allemande. Cela doit toutefois changer en vue de la Fête fédérale de gymnastique 2025 à Lausanne. Comme annoncé à la conférence Sport de la fédération suisse de gymnastique au printemps, il est vivement souhaité que ces disciplines s’implantent et soient davantage soutenues en Suisse romande. Un projet pilote sera lancé avec l’URG (Union Romande de Gymnastique) à ce sujet. La tendance à la hausse de ce classique de la fête de gymnastique doit ainsi se poursuivre pendant de nombreuses années.