Son premier exercice, à la poutre, fut de bonne facture: salto avant, latéral, arrière, tout réussit très bien hormis un léger groupé à la sortie : 13,766 (valeur D 5,8). C’est au sol qu’elle connut sa première désillusion : la première série d’éléments acrobatiques et le double salto tendu furent excellents mais à la troisième diagonale, la combinaison de vrilles fut trop basse et elle toucha : 12,90 (5,60/0,3 pénalité). « Cela fit l’effet d’un choc ! Aucune idée de ce qui s’est passé, tout est allé plus vite que mes pensées », explique la St-Galloise. Puis vint le saut : le premier, le Chusovitina fut réussi, pas de manière optimale d’accord mais ok tout de même : 14,783 (6,3). Ensuite, Giulia Steingruber effectua pour la première fois en compétition le Tsukhara avec deux vrilles : mal lui en prit puisqu’elle chuta et encaissa en sus une déduction pour empiètement : 13,066 (6,0). La moyenne de 13,924 ne sera vraisemblablement pas suffisante pour la finale. Elle pointe actuellement au 8e et dernier rang du classement intermédiaire synonyme de participation en finale. Dommage qu’elle ait dû travailler dans la deuxième rotation déjà. En effet, la plupart des spécialistes du saut participent aux 3e, 4e et 5e rotations ce qui lui aurait laissé davantage de place pour peaufiner sa tactique. Giulia Steingruber avait du mal à retenir ses larmes, et on la comprend : « La déception est énorme. Je me sentais bien mais j’étais également très tendue. La chute est déjà très cruelle. » Aux barres asymétriques, elle essaya une nouvelle fois de tout donner et celui lui réussit jusqu’au moment où elle commit une grossière erreur de maintien : 13,266 (5,6).
Rester positif
Malgré tout, Giulia ne regrette pas d’avoir osé le deuxième saut. « En fait, j’aurais pu, oui. Et avec une seule vrille, peut-être même que ça aurait été aussi proche à cause de la note de difficulté ». N’oublions pas que le chef entraîneur Zoltan Jordanov a toujours affirmé que les Jeux Olympiques de Giulia seraient ceux de Rio en 2016. L’objectif prioritaire à Londres était la finale du concours général, et l’objectif est atteint. La finale du saut aurait été un bonus. Or, Giulia nous a montré à tous que le rêve est à sa portée. Les expériences que la St-Galloise de 18 ans engrange à Londres en 2012 lui serviront plus tard. En outre, elle peut rester positive au sujet de cette neuvième place. « Je me réjouis ! Nous n’y avons plus cru pendant un long moment », explique-t-elle, «c’est mieux neuvième que dixième. J’ai encore une petite chance même si je ne souhaite du mal à personne. Ce qui est positif, c’est qu’en tant que première gymnaste de réserve, je peux rester à Londres jusqu’au 5 août ! » En effet, le règlement prévoit que les athlètes doivent repartir dans les trois jours suivant leur dernière participation. Or, la finale du concours général est fixée au jeudi 2 août. Giulia est donc certaine de pouvoir rester quoi qu’il arrive et de suivre en direct les finales par engin voire, qui sait, peut-être même d’y participer….
Les Etats-Unis et la Russie en tête après les qualifications
En tête du concours de qualification par équipes devant les Russes et les Chinoises, les Américaines avaient néanmoins les larmes aux yeux à cause de Jordyn Wieber, championne du monde en titre, qui n’a pas obtenu le droit de participer à la finale du concours général malgré son excellent 4e rang. Le règlement veut en effet que seules deux gymnastes par nation soient éligibles. Le classement est mené par la Russe Victoria Komova (2e des CM 2011), suivie d‘Alexandra Raisman (2e, Etats-Unis) et de Gabrielle Douglas (3e, Etats-Unis).
Renate Ried/vg
