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Erwin Grossenbacher: « Je n’ai jamais été le plus important »

Thomas Ditzler (thomasditzler,1170)

Après douze ans au Comité central, dont sept en tant que président de la Fédération, Erwin Grossenbacher quittera ses fonctions à la FSG à la fin de l'année. Malgré les gros titres négatifs de l'année dernière, l’homme de 61 ans a également pu vivre de nombreux moments forts à la FSG. En guise d'adieu, Erwin Grossenbacher mérite la toute dernière estafette FSG. « A vos marques, prêts, partez ! »

Erwin Grossenbacher, votre mandat en tant que président central de la FSG se terminera dans quelques jours. Quel regard portez-vous sur les sept années passées à la tête de la Fédération ?
Erwin Grossenbacher : Je repense aux six premières années avec un très bon sentiment. L'année dernière n'aurait pas dû se dérouler ainsi. Pour l’instant, l'image de toute la Fédération de gymnastique est ternie, bien que les allégations ne concernent qu'une petite partie de celle-ci. Nous faisons bien 99% de notre travail et la FSG est une organisation de premier plan.

Après la « maudite » septième année, vous démissionnez de votre poste de président central. Quelles sont les raisons ?
J'ai pris la décision de démissionner avant la FFG 2019 à Aarau. La « Fédérale » a été le point culminant pour moi en tant que président de la Fédération. Je ne voulais pas m’accrocher à mon siège. Après tout, j'ai siégé au Comité central pendant douze ans au total. Il s'agit de la durée de mandat des membres « normaux » du CC (ndlr : au début d’une présidence, le décompte recommence à zéro). Je suis d'avis qu'un changement régulier est important à un niveau stratégique. Les nouvelles personnes apportent de nouvelles idées.

De vice-président de la FSG Reiden à président central de la FSG. En 30 ans, vous avez gravi les échelons par le biais de l’association cantonale de gymnastique. Quelle fonction dans la gymnastique vous a le plus marqué ?
Chaque fonction avait quelque chose de précieux et donc son intérêt. L'accent était toujours mis sur les gens et la collaboration avec eux. Pour moi, les collègues du Comité ou les employés et leurs fonctions ont toujours été au centre. En tant que président, vous n'êtes pas la personne la plus importante. Un moniteur fédéral ou un président technique d’une société ou d’une association sont plus importants. Les fonctions présidentielles sont agréables, mais j'ai toujours été dépendant de tout le monde. Cependant, chaque poste que j'ai occupé m'a marqué.

Le coronavirus, les allégations concernant le sport d’élite, pas d’AD « ordinaire » sont des moments qui ont marqué votre dernière année de mandat. Je suppose que vous espériez une année de gymnastique plus agréable pour terminer ?
2020 aurait dû être une année de transition entre moi et mon successeur. La familiarisation avec les différentes instances nationales et internationales n'a pas pu avoir lieu, les conférences et manifestations ayant été, comme on le sait, annulées. En même temps, cela aurait été une belle année d'adieu avec des visites à de nombreux événements de gymnastique et des assemblées de délégués. L'Assemblée des délégués et la conférence des dirigeants d’association ont toujours été importantes pour moi. C'est là que l’échange et le contact direct avec les associations membres ont lieu. A l’exception d’une CDA, j’ai été privé de tout, ce qui est très douloureux.

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A quel point êtes-vous attristé par les allégations qui ont été faites ces derniers mois ?
Les allégations me préoccupent beaucoup et ont également provoqué quelques nuits blanches. Bien que je ne veuille pas me justifier à ce stade, j'ai le sentiment que tout le sujet est présenté de manière très unilatérale. Bien sûr, il n’est pas acceptable que les entraîneurs exercent une pression systématique. Les incidents de 2007 et 2013 n'ont pas été traités correctement de mon point de vue. Les entraîneurs ont été licenciés, mais aucune attention n’a été accordée aux athlètes. Les incidents auraient dû être traités avec eux. Je suis vraiment désolé que ces gymnastes aient eu à subir de telles souffrances. Ce genre de chose me touche personnellement. Cependant, je ne suis pas d'accord avec certains jugements préconçus qui condamnent les gens avant de connaître toute la vérité des deux côtés.

Vous remettez la Fédération au milieu de la plus grande crise de ces dernières années. À quel point cela vous fait-il mal de ne pas pouvoir soutenir le changement culturel que vous recherchez ?
Peut-être, de l'extérieur, il est juste que, en plus du chef du sport d’élite et du directeur, un nouveau président de la Fédération prenne la relève. Bien sûr, tout le monde a fait des erreurs et n’a pas été assez attentif - y compris moi en tant que président central. Pour mon successeur Fabio Corti, cependant, il n'est pas juste qu'il doive maintenant réparer les dégâts qui se sont produits. Mais il peut compter sur un Comité central très motivé, ce qui est important. L'impulsion pour une nouvelle direction a déjà été donnée. La mise en œuvre n'aura pas lieu dans un an, mais prendra plus de temps. Cela me fait mal de devoir remettre la Fédération comme cela.

Doris Zürcher, qui vous a passé le témoin de l’estafette, aimerait savoir quel a été le défi le plus difficile à relever lors de votre dernière année en tant que président de la FSG avec la crise du coronavirus.
Le plus grand défi était que les contacts personnels avec la famille de la gymnastique ne pouvaient pas être maintenus comme nous en avons l'habitude. Il est important que les contacts ne soient pas perdus et, surtout, que les sociétés de gymnastique et leurs membres ne s'habituent pas à la situation actuelle. Ce danger existe bel et bien. Le défi consiste à motiver les gymnastes à continuer à faire du sport. Tout ce qui est possible et autorisé en gymnastique doit être mis en œuvre. De plus, toutes les fêtes de gymnastique ont fait défaut cet été.


Lorsque vous avez pris vos fonctions, vous vous êtes réjoui des rencontres qui vous attendaient. Rétrospectivement, laquelle vous a le plus ému ?
En tant que président central, vous avez divers contacts dans le monde de la politique, des affaires ou des médias. J'ai rencontré des personnes avec lesquelles je n'aurais probablement jamais eu de contact autrement. Ce que j'ai le plus apprécié, ce sont les contacts avec les membres de la FSG et avec les différentes associations. J'ai le sentiment qu'un grand pas en avant a été fait dans la coopération avec les associations ces dernières années, même si l'année dernière a été un coup d'arrêt. Il est difficile de mettre l’année 2020 en perspective. Précisément parce qu'on dit maintenant que tout a été mal fait. Je sens que la confiance a fortement baissé cette année. C'est dommage car je garde de bons souvenir des six années précédentes.

Comment la gymnastique et la FSG ont-elles évolué au cours des douze années où vous avez été membre du Comité central (ndlr : cinq ans en tant que responsable des finances) ?
L'organisation est plus consolidée. La FSG a été professionnalisée et davantage d'emplois ont été créés au secrétariat central. Les associations cantonales se sont également professionnalisées avec la création de leurs propres antennes. Cela indique qu'il y a probablement de moins en moins de personnes qui veulent ou peuvent être actives dans le bénévolat. Que ce soit en raison des exigences, des besoins ou d'autres circonstances. Je suppose que la professionnalisation de la gymnastique va se poursuivre. À cet égard, il ne faut pas oublier que le Comité Central est en fait « uniquement » dirigé à temps partiel. La gymnastique en général s'est développée et est devenue plus moderne. Le Gymotion, anciennement le FSG Gala, en est un bon exemple. Mais de grands progrès peuvent également être observés dans le sport d’élite.

De quoi avez-vous le plus bénéficié en tant que personne ?
Il y a toujours eu des situations difficiles. Il a toujours été important de traiter avec d'autres personnes. Dans les situations difficiles, j'ai appris à trouver des solutions avec les autres et à les mettre en œuvre en équipe. Une carrière de bénévole est une excellente école de vie, également en ce qui concerne le travail.

Avec le recul, que feriez-vous différemment ?

Si on m’interrogeait sur la situation actuelle, je regarderais probablement de plus près le sport d’élite et remettrais encore plus en question les procédures. Quant au reste de mon travail en tant que président central, je ne sais pas vraiment ce que je ferais différemment. Jusqu'à il y a un an, j'étais très satisfait de notre travail.

Que retenez-vous de votre passage au sommet de la FSG pour votre vie future ?
L'expérience que j'ai pu acquérir au sein du Comité central au cours des douze dernières années. Dans les bons moments comme dans les moments difficiles.

Qu'est-ce qui vous manquera le plus de votre mandat de président central à l'avenir ?

Le gens. Le contact avec les nombreuses associations. Ce qui ne me manquera certainement pas, ce sont les médias.

Quelle était l’importance pour vous de présider la plus grande Fédération sportive de Suisse ?
Ce fut un grand honneur pour moi de diriger la plus grande Fédération sportive de Suisse. Même si j'ai toujours été conscient qu'il y avait encore des personnes plus importantes que le président.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez avoir réalisé ou mis en œuvre en tant que président central ?
Je souhaite avant tout à mon successeur Fabio Corti qu'il réussisse à ramener le calme à la Fédération et que lui et les autres responsables puissent mettre en œuvre le changement culturel. La FSG devrait être en mesure d'aborder cette nouvelle stratégie en toute sérénité.

Doris Zürcher aimerait savoir quelles ont été vos tâches ou expériences préférées en tant que président de la FSG ?

Les plus belles tâches consistaient à diriger les différentes réunions, telles que la conférence des dirigeants d’association ou l'assemblée des délégués. J'ai toujours beaucoup apprécié le contact direct avec les membres. Les meilleures expériences ont été la Fête fédérale de gymnastique 2019 à Aarau et les Championnats d'Europe de gymnastique à Berne en 2016. Cet événement a déclenché un véritable essor de la gymnastique artistique, notamment grâce aux succès suisses.

Quels sont vos objectifs et vos rêves pour l’après Comité central de la FSG ?

Mon prochain objectif sera d’organiser une belle fête cantonale (Lucerne, Obwald et Nidwald) de gymnastique dans ma communauté en 2024, avec la FSG Neuenkirch et un CO motivé, en tant que président du CO. En même temps, je suis également le Co-Président de la « ParAthletics » à Nottwil, une compétition internationale de parathlètes. Mais j'aimerais aussi prendre plus de temps libre, par exemple dans notre maison de vacances dans les Grisons.

Texte: Thomas Ditzler/el
Photo et vidéo: Thomas Ditzler

Vous pouvez également trouver cet article danGYMlive 6/2020.



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