Le début de la compétition n’était pas facile pour Giulia Steingruber. Elle n’affectionne pas particulièrement la poutre, le premier engin des Suissesses. «C’est toujours critique pour moi de débuter à la poutre. Je sens l’adrénaline monter et dois me calmer avant de monter sur l’engin.» Aujourd’hui, elle concourrait après Nadia Mülhauser et Jessica Diacci qui avaient accusé chacune chuté de l’engin à la roue sans mains. Ce n’est pas une situation de départ agréable, d’autant plus qu’il s’agissait aujourd’hui non seulement de se qualifier pour une finale par engin, mais aussi du résultat de l’équipe. Giulia Steingruber est venue souverainement à bout de cette tâche. «J’ai conscience que je dois me centrer sur moi pendant la compétition. C’est ainsi que j’amène le plus à l’équipe et à moi-même», explique la Saint-Galloise. Elle a également demontré ses qualités explosives au sol, en se classant 9e et donc 1ère réserviste pour la finale des huit meilleures. Seule l’exécution de ses parties gymniques n’était pas parfaite.
Mais l’essentiel est de s’être qualifiée, et avec brio, pour la finale du saut du dimanche 13 mai. Son 1er saut, le «Choussovitina» était d’une grande amplitude et elle n’a dû corriger la réception que légèrement. Elle a été taxée d’une excellente note, 15.266 (6.3 pour la difficulté ; 0.1 de pénalité pour une réception hors des lignes). Elle n’a ensuite pas pris de risques pour son deuxième saut et a présenté le Tsukahara avec une vrille – 14.333 (5.2). Elle n’a été devancée aujourd’hui que par les anciennes championnes, Oksana Tschussowitina et Sandra Izbasa (championne d’Europe en titre). Giulia Steingruber et Zoltan Jordanov ne décideront que dimanche quel saut elle effectuera en finale. Son nouveau saut, le Tsukahara avec 1.5 vrilles a une valeur de difficulté de 0.3 supérieure. Par contre, la réception pour un saut avec 1.5 vrilles est très délicate, puis que la gymnaste se réceptionne en avant, donc dos à l’engin. Une mauvaise réception en finale lui coûterait plus que 0.3 points. Giulia Steingruber a encore deux jours pour peaufiner. La table du saut est très dure, il faut adapter la technique. «La table est dure comme de la pierre et ne rebondit pas du tout,» a-t-elle constaté. L’objectif est clair : une médaille, peu importe en quel métal.
L’équipe 11ième
L’entraîneur en chef Zoltan Jordanov est déçu: «L’équipe était bien préparée, je ne comprends pas.» Avec un parcours sans erreur, la 10e place visée aurait pu être atteinte. Zoltan Jordanov est satisfait de Sara Metzger et de Caterina Barloggio: «Il s’agissait de leur première grande compétition et elles ont concouru conformément à leurs moyens actuels.» La Tessinoise Caterina Barloggio est heureuse : «C’est une expérience unique et j’ai pu faire le plein de motivation pour apprendre de nouvelles choses.» Sara Metzger, qui n’est entrée en lice «que» pour quelques secondes au saut, avoue avoir été très nerveuse. «Heureusement j’ai pu retourner dans la salle d’échauffement avant le saut et ainsi me préparer calmement. Je suis super contente que ça se soit si bien passé.» Sara Metzger a exécuté un renversement, salto avant carpé avec ½ vrille. Zoltan Jordanov est surpris des chutes de Jessica Diacci (poutre, barres asymétriques) et Nadia Mülhauser (poutre, sol). Ces chutes font doublement mal, à la gymnaste et à l’équipe, étant donné qu’il n’y a pas de résultat biffé dans la compétition des seniors. «C’est dur, mais je dois accepter mes erreurs», explique Nadia Mülhauser. «J’espère que ça ira mieux la prochaine fois.» La capitaine de l’équipe Giulia Steingruber ajoute: «je sais ce que c’est, j’ai aussi connu les chutes. Ca peut arriver, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Mais nous aurons de nouvelles occasions!» Pour l’équipe, à l’exception de Giulia Steingruber, l’objectif est maintenant de préparer le prochain cycle olympique. Il n’y aura pas de championnat du monde en automne cette année. Les jeunes gymnastes se réjouissent d’apprendre de nouveaux éléments difficiles pendant cette période.
Renate Ried/mf
