Giulia Steingruber apprécie visiblement de concourir à domicile: «C’est merveilleux de se produire à la maison, devant un tel public. Ça nous a toutes beaucoup motivées.» Les 800 spectateurs encouragent bruyamment les Suissesses, qui remercient leur public en se hissant à la deuxième place, devant les Britanniques. Aucune d’entre-elles ne réalise pourtant un sans-faute. Cheffe de file de l’équipe helvétique, Giulia Steingruber réceptionne le double salto groupé de sa dernière diagonale au sol, son premier engin, sur les mains. Elle avait pourtant bien commencé, avec un salto tendu élevé. Enthousiaste, le public la soutient en battant des mains le rythme de la musique de Carmen. Mais l’énergie ne tient pas jusqu’à la fin de l’exercice. «Mes jambes étaient très fatiguées et à la fin, je n’avais plus de force», explique Giula Steingruber. Dans l’ensemble, elle se déclare néanmoins satisfaite de son concours et considère le côté positif de ses erreurs. «Mieux vaut aujourd’hui que dans trois semaines. A présent, nous savons toutes où nous devons encore nous améliorer ces prochains jours.» Au classement individuel, Giulia Steingruber pointe au quatrième rang, derrière les Russes Mustafina, Anastasia Grishina et Anna Dementjeva.
L’Argovienne Jessica Diacci est également satisfaite de sa compétition: «Je suis heureuse d’avoir été au bout de tous mes exercices», analyse-t-elle, même si elle estime que «ça n’était pas aussi bien qu’à l’entraînement. Je me réjouissais de concourir aux côtés des Russes, c’est ma nation préférée en gymnastique artistique.» Pour Nadia Mülhauser, Caterina Barloggio et Sara Metzger, il s’agit du premier tournoi international avec l’élite, d'où une certaine nervosité. La Tessinoise Caterina Barloggio est très déçue: «Je ne suis pas contente, j’étais trop excitée. C’est quand même très spécial de concourir d’emblée avec les Russes.» L’expérience engrangée à Wil lui sera cependant très utile aux Européens de mai prochain. Sara Metzger, en revanche, est rayonnante: «Aujourd’hui, j’ai enfin pu confirmer mes performances des entraînements et disputer une compétition officielle presque sans faute.» Suite à une inflammation d’un tendon à l’avant-bras gauche, Sarina Gerber ne s'aligne qu’aux barres asymétriques. Dernière gymnaste à concourir, elle doit attendre deux heures avant d'entrer en scène et son exercice ne se déroule pas selon ses souhaits: «C’était très difficile de devoir attendre et se contenter de regarder aussi longtemps», confie la Bernoise.
Ce tournoi international parfaitement organisé par le Centre d’entraînement féminin du Fürstenland constituait une répétition générale idéale pour les Championnats d'Europe du 8 au 13 mai à Bruxelles. Suissesses, Russes et Britanniques ont loué les conditions de concours et le public.
Vendredi prochain, il s’agira de tenir une nouvelle fois les pouces à Giulia Steingruber, Jessica Diacci et Nadia Mülhauser, qui participeront toutes trois à la Challenge Cup FIG (anciennement Coupe du monde B) d’Osijek (Cro).
Renate Ried/ cg
